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PLANTES MEDICINALES
ET HYPERCHOLESTEROLEMIE (II)


Première partie : Introduction et généralités
Deuxième partie : exemples de plantes utilisables

EXEMPLES DE PLANTES UTILISABLES
pour soigner l'hypercholesterolémie

GUGGUL Commiphora mukul BURSERACEAE

Le guggul est un petit arbre épineux qui croit dans les régions désertiques du nord du sous-continent indien (Rajasthan, Gujarat, Balouchistan).
Les médecins ayurvédiqes utilisent depuis longtemps la résine que l’on receuille après incision des branches pendant l’hiver. Elle se présente comme une substance blanche ou verte, d’odeur balsamique et entre depuis très longtemps(600 ans avant JC) dans la composition de médicaments ayurvédiques pour traiter l’obésité : exemple triphala guggul, sinhanad guggul.
Les médecins et chercheurs Indiens ont étudié la chimie et le mode d’action des extraits du guggul dès 1960 et surtout après 1980.

Les composés les plus intéressants sont des phytostérols : Z et E "guggulstérone" que l’on trouve dans le "guggulipid", c’est-à-dire la fraction extraite de la résine brut par un diluant (l’acétate d’éthyle).

Plusieurs actions physiologiques ont été décrites par les chercheurs :

La guggulstérone favorise donc une augmentation de la synthèse des acides biliaires qui contiennent du cholestérol. Normalement quand la quantité d'acides biliaires augmente l’activation du facteur FXR entraine l’arrête de leur synthèse ; la guggulstérone bloque ce mécanisme de contrôle ; La quantité de cholestérol excrété par les voies biliaires augmente et il n'est que partiellement recyclé-réabsorbé au niveau intestinal d'où baisse du cholesterol plasmatique

De nombreuses études et test chez l’animal et l’homme ont montré l’intérêt du guggulipide et des guggulstérones pour faire baisser des taux anormaux de lipides sanguins : cholestérol total, LDL-C et triglycérides. L’action des guggulstérones paraît potentialisée par les autres composants du guggulipide : on observe une baisse de 10 à 30% du taux des lipides sanguins et une baisse du rapport cholestérol total /HDL-C (indice d’athérogénité).
Le pourcentage de baisse varie en fonction des conditions d’expériences et des sujets testés.

La dose efficace serait aux alentours de 50 mg de guggulstérone par jour soit 500 mg à 2000 mg de guggulipide selon leur standardisation en stérones (10 à 2 ,5 % de guggulstérone).

Les effets secondaires semblent réduits (quelques nausées, éructations parfois diarrhée) et moindre que ceux observés par la prise de résine brute qui provoque assez souvent des diarrhées et des démangeaisons.
On évite de prendre du guggulipide pendant la grossesse, en cas de troubles hépatiques chroniques ou aigus et de troubles thyroïdiens.
Il est assez facile de se procurer du guggulipide sur le marché international ainsi qu’en France.

En Inde, les médecins ayurvédiques mélangent souvent le guggul avec d’autres plantes : exemple « triphala guggul » avec Terminalia belerica et Terminalia chebula (deux plantes qui apportent des tanins), dans ce médicaments la proportion est de 130mg de guggul pour 250mg de triphala guggul.
Exemple : CAPS HT2 (anti-oxydant, anti-inflammatoire, anti-diabétique) associant Commiphora mukul (guggul) à Allium sativum (ail) et 7 autres plantes. Ce mélange de plantes antilipidémiantes- anti-oxydantes paraît un bon traitement de l’athérosclérose.

Notons que le guggulipide a d’autres applications :

L’action anti-oxydante, anti-inflammatoire et antiagrégant plaquettaire est bien utile pour prévenir les complications de la maladie athéromateuse.





Ail Allium sativum LILIACEAE

L'ail est une petite plante vivace à feuilles linéaires et engainantes, probablement originaire de Sibérie mais cultivé dès l'antiquité au Moyen-Orient, en Egypte, en Grèce ainsi qu'en Chine. Il s'adapte à tous les climats mais donne les plus belles récoltes dans les pays tempérés. C'est une plante alimentaire très commune(la gousse d'ail), un condiment commercialisé dans le monde entier mais qui possède aussi des propriétés pharmacologiques et thérapeutiques fort intéressantes

La gousse d'ail renferme des composés soufrés responsables de la majorité des propriétés pharmacologiques.
Dans l'ail frais le constituant soufré principal est l'aliine ( sans odeur ) mais dès que l'ail est contusé ou écrasé, il y a libération d'un enzyme ( l'aliinase ) qui dégrade l'aliine; le produit final de cette tranformation est l'aliicine ( à forte odeur aillée ) qui est elle-même rapidement oxydée à l'air et devient du disulfure de diallyle (à l'odeur également marquée ) constituant principal de l"essence d'ail".
L'aliicine peut aussi se condenser, on obtient alors des composés secondaires, les ajoènes, pharmacologiquement moins actifs. La cuisson transforme rapidement, en quelques minutes, tous ces composés soufrés en produits de condensation cyclique ( vinyldithiine ) alors qu'il faut plusieurs heures à température ambiante.

Chez l'animal (études sur le rat, le poulet, le lapin ) la consommation d'ail fait chuter de façon significative le taux de cholesterol et des triglycérides.
Chez l'homme, même si les protocoles expérimentaux sont parfois critiqués, on observe en général une diminution de 9 à 12% du taux de cholestérol sanguin au bout d'un mois de traitement (600 à 900 mg de poudre d'ail standardisée à 1,3% d'aliine, par jour) et surtout au bout de 4 mois de prise régulière.
On observe une augmentation des "bonnes" lipoprotéines (HDL-C) et diminution de LDL-C.

Parallèlement les plaques d'athérome semblent se réduire en surface (10 à 20%) et en épaisseur (3%). Néanmoins cette chute du cholestérol sanguin ne s'observe que dans les cas d'augmentation modérée du taux de choleterol et pas dans les cas de maladies familiales ou congénitales.
Mais l'ail permet aussi d'améliorer la circulation sanguine.


Plusieurs actions se conjuguent ; la plus importante est la diminution de l'agrégation plaquettaire (jusqu'à 30%) quand la cholestérolémie est normale ou faiblement augmentée (étude sur 10 mois). L'effet plasmatique est rapide : on note 6 à 8 H après absorption de 900mg de poudre d'ail (standardisée à 1,3% d'aliine) une amélioration de la viscosité plasmatique et du débit capillaire; il y a rapidement diminution de l'agrégation des plaquettes et augmentation de la fibrinolyse (jusqu'à 70%) pendant une 12 d'heures environ. Tout cela est bien sur fort intéressant quand on a des troubles dus à l'artériosclérose.

Les troubles des lipides sanguins sont chroniques et supposent donc un traitement prolongé.
L'ail cru est malheureusement assez indigeste et peut chez certaines personnes provoquer des troubles gastriques pénibles.

Pour ceux qui supportent l'ail, une posologie moyenne serait l'équivalent de 6 à 10 mg d'aliine par jour soit : 1 gousse d'ail frais .
Pour un effet plus marqué on peut augmenter la dose en la répartissant dans la journée soit :
1 à 2 gousses d'ail 2 à 3 fois par jour.

On peut remplacer l'ail frais par de la poudre d'ail en gélules gastrorésistantes.
une posologie moyenne serait 500mg à 1000mg de poudre d'ail par jour; pour un effet plus marqué (mais plus court) on peut aller jusqu'à 2000mg de poudre d'ail par jour en plusieurs prises réparties dans la journée
Il est recommandé de faire un traitement prolongé voire illimité à dose faible ou moyenne, ou à forte dose 1 à 2 mois renouvelé dans l'année.
Certains phytothérapeutes préconisent la teinture d'ail au 1/5, 20 à 30 gouttes par jour, mais l'odeur en est particulièrement désagréable.

Rappelons que l'ail est aussi légèrement antidiabétique (efficace dans le diabète de type 2) ainsi qu'hypotenseur (mais les résultats d'enquêtes ne sont pas toujours très probants)

Comme nous l’avons vu avec le guggul, toutes les plantes qui augmentent le flux biliaire sont utiles pour réduire le taux de cholesterol sanguin ; certaines agissent surtout par un effet mécanique (contractions accrues de la vésicule biliaire ou ouverture plus facile du sphincter d’Oddi qui contrôle la sortie de la bile dans l’intestin (duodénum)) d’autres augmentent plus particulièrement la production de bile par le foie.

Exemples de plantes médicinales (cholagogues, cholérétiques ou amphocholérétiques) utiles pour contrôler l’augmentation du taux de cholestérol : artichaut, boldo, combretum, curcuma, fumeterre, pissenlit, romarin,






Artichaut Cynara scolymus ASTERACEAE

L'artichaut est une asteraceae de grande taille, originaire du pourtour méditerranéen, vivace (les fleurs n'apparaissent qu'à la deuxième année de culture), avec des feuilles longues disposées en rosette, non épineuses mais renforcées par des nervures apparentes.On la cultive depuis l'antiquité.
Les fleurs, plus ou moins bleues ou violacées, sont groupées pour former un ensemble (capitule) de 8 à 16 cm de diamètre qui est porté par une tige robuste, cannelée et creuse, souvent ramifiée. La partie basale de la fleur composée (le réceptacle) ainsi que la base charnue des bractées (petites feuilles qui entourent la fleur) sont comestibles après cuisson. La feuille d'artichaut est la partie médicinale.
Les composés actifs paraissent être des acides-phénols dérivés de l'acide caféique (acide 5-caféylquinique et 1-5-dicaféylquinique).

Des expériences chez le rat ont montré :

Pour certains auteurs les flavonoïdes seuls seraient les composés actifs. D'autres études, toujours chez le rat, ont révélé un effet hypocholestérolémiant des extraits totaux ainsi qu'un effet amphocholérétique (sécrétion et excrétion accrues de la bile).

Chez l'homme, on considère que l'artichaut est surtout cholérétique et un peu hypocholestérolémiant (avec aussi une baisse conjointe des triglycérides). Cet effet assez net sur le taux de cholestérol plasmatique semble être du à la fois à une baisse de la synthèse du cholestérol par le foie(sans que l'on sache bien pourquoi) et à une augmentation de l'excrétion biliaire du cholestérol.
Lors d'une recherche contrôlée en double aveugle avec placébo auprès de 143 personnes ayant une hypercholestérolémie, le taux du cholestérol total a chuté de 18,5 % chez les personnes prenant de l'extrait sec d'artichaut (1800 mg par jour), dans le groupe placebo baisse de 8,6%. Le LDL-C baisse de 23 % dans le premier groupe et de 6 % dans le groupe placébo.
Une autre étude attribue aux fractions flavonoides un important pouvoir anti-oxydant intéressant dans le cas des troubles du cholestérol (retard de l'oxydation de la fraction LDL-C)

On utilise en général les jeunes feuilles d'artichaut, qui peuvent être soit :


Posologie :
on peut utiliser

La Commission E recommande 6 gr de feuilles séchées ou l'équivalent, par jour, généralement en trois doses.
On manque d'une bonne standardisation de la partie active.



Pissenlit Taraxacum officinalis ASTERACEAE

Le pissenlit est une plante de l'ancien monde à climat tempéré mais qui s'est très vite répandu dans le monde entier.
Vivace et très commun dans les champs, les prairies, les bords des chemins, il s'accomode aussi des climats plus rigoureux ou sub tropicaux (où il est beaucoup plus rare). Son port est typique, les feuilles basilaires disposées en rosette sont plus ou moins découpées en lobes inégaux, la fleur est jaune et à maturité les graines (akènes) s'échappent, portées par le vent grâce à de fines aigrettes très caractéristiques. La racine pivotante est forte et longue; la plante coupée excrète un latex blanchâtre.

La tradition et des expériences anciennes (surtout réalisées sur des animaux et principalement par les Allemands et les Chinois) font considérer le pissenlit comme un cholagogue par sa racine et un cholérétique par ses feuilles. La plante entière associe ces deux propriétés, elle accroît la contractibilité vésiculaire tout en augmentant la quantité de bile déversée dans l'intestin.
Ses propriétés cholérétiques et cholagogues le font employer dans toutes les affections chroniques du foie et dans certains ictères mais aussi pour soulager de la constipation et des migraines digestives.
On le considère comme un anti-artérioscléreux, (légèrement anti-diabétique) .
Il est particulièrement utilisé en Allemagne


Il entre dans la composition de phytomédicaments à visée hépatobiliaire mais on peut aussi le préparer en le récoltant soi-même.


On peut trouver dans certains pays des préparations toutes faites ( parfois standardizées en % de taraxastérol) exemple: capsules de 250mg 2 à 3 fois par jour.

La teinture mère homéopathique (voir lexique) est souple d'emploi: TARAXACUM T.M. 50 à 150 gouttes par jour souvent en association avec ROSMARINUS et CYNARA.

En cas d'hyperlipidémie moyenne on peut prévoir des traitements prolongés en cure de 2 à 3 mois 2 fois par an ou plus si le traitement c'est bien toléré .

Romarin, Rosmarinus officinalis, LABIATEAE

Le romarin est une plante typiquement méditerranéenne, c’est un arbrisseau, très ramifié, assez touffu, aux feuilles petites et étroites dont la face supérieure est convexe un peu luisante, l’intérieure concave et blanche.
L’extrait hydroalcoolique (teinture mère) est cholagogue et hépatoprotecteur in vivo chez le rat (mais à dose élevée) et, in vitro, piégeur de radicaux libres et hépatoprotecteur (action antilipoperoxydante, prévention de la nécrose d’hépatocytes isolés (cellules du foie)).
La teinture mère de jeunes pousses de romarin semble, au vue des expériences, plus efficace que celle de la plante entière adulte.
Le romarin(extrait hydroalcoolique et dans une moindre mesure extrait aqueux) est considéré comme un draineur efficace des voies biliaires

On peut préconiser :

Le romarin n'est qu'un adjuvant d'une diététique appropriée, ses capacités antioxydantes sont également intéressantes pour lutter contre les complications liées à l'athérome.

Autre plantes médicinales utilisées par les phytothérapeutes pour controler l'augmentation du taux de cholesterol :

on retiendra plus particulièrement le curcuma , la zédoaire et le kinkeliba(cholagogue cholérétique), le ginseng, le thé et la vigne(antioxydants), l'ispaghul, le konjac et le psyllium(fibres).

Angélique, Angelica archangelica, APIACEAE
Aubergine, Solanum melongena, SOLANACEAE
Albizzia, Albizzia lebeck, FABACEAE
Boldo, Pneumus boldus, MONIMIACEAE
Chélidoine, Chelidonium majus, PAPAVERACEAE
Chrysantellum, Chrysantellum indicum, ASTERACEAE
Curcuma, Curcuma longa, ZINGIBERACEAE
Fenugrec, Trigonella foenum graecum, FABACEAE
Fumeterre, Fumaria officinalis, FUMARIACEAE
Ginseng, Panax ginseng, ARALIACEAE
Gymnéma, Gymnema sylvestre = Periploca sylvestris, ASCLEPIADACEAE
Ispaghul, Plantago ovata, PLANTAGINACEAE
Kinkeliba, Combretum micranthum, COMBRETACEAE
Konjac, Amorphophallus konjac, ARACEAE
Lespédéza, Lespedeza capitata, FABACEAE
Olivier, Olea europea, OLEACEAE
Onagre, Oenothera biennis, ONAGRACEAE
Panama(bois de ) ou Quillaja, Quillaja saponaria, CARIOPHYLLACEAE
Psyllium, Psyllium afra=Psyllium psyllium, Psyllium arenaria=P. indica=P. racemosa, PLANTAGINACEAE
Thé, Camellia sinensis = Thea sinensis = Camellia thea, THEACEAE
Tilleul, Tillia europaea, Tillia tomentosa, Tillia cordata, Tillia platiphyllos, TILLIACEAE
Vigne rouge, Vitis vinifera, VITACEAE
Zedoaire, Curcuma zedoaria, ZINGIBERACEAE,

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